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Carnets du Ventoux n°118 - 2nd semestre 2023
96 pages proposées à nos lecteurs,
peintres, écrivains, photographes, illustrateurs et poètes
nous font partager leur attachement à la montagne...
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Bernard Mondon : directeur de la publication
 
La traduction de l'article en provençal ci-dessous
 

24 x 21 cm, 120 pages.

Prix public : 15 euros

 

En vente à Vaison-la-Romaine, Bédoin, Mormoiron, Flassan, Villes-sur-Auzon, Mazan, Beaume-de-Venise, Vacqueyras, Sault, Nyons, Malaucène, Buis-les-Baronnies, Pernes-les-Fontaines, Carpentras, Le Barroux, Montbrun-les-Bains, le sommet du Ventoux, Mollans.

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Qui sommes-nous ?

LES CARNETS DU VENTOUX

Une revue associative trimestrielle.

 

Cette revue, créée en 1986, s’inscrit dans un territoire,

dominé par le Ventoux, situé, d’un côté, entre les Dentelles

de Montmirail et la montagne de Lure et, de l’autre,

entre les collines des Baronnies et les hauteurs des monts de Vaucluse.

 

Son objectif est de mieux faire connaître cette montagne emblématique et les villages qui l’entourent, de contribuer à la mise en valeur de leur patrimoine naturel, culturel et humain, d’évoquer leur histoire, de rendre compte de leur vie d’aujourd’hui et de participer à la réflexion sur leur avenir.

 

Le comité de rédaction est composé d’une douzaine de rédacteurs permanents secondés de rédacteurs occasionnels, tous bénévoles.

 

Chaque numéro de 96 pages comprend un dossier thématique, un reportage sur un village, le portfolio d'un artiste et diverses autres rubriques sur la faune, la flore, l’histoire, une randonnée…

 

Publiée par les éditions Esprit des Lieux à Saint-Léger-du-Ventoux, la revue est rédigée, mise en page et imprimée sur le territoire du Ventoux.

 

L’association Les Carnets du Ventoux est membre consultatif du comité syndical du Parc naturel régional du Mont-Ventoux.

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La traduction en français de l'article en provençal

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE AU XVIIIe SIÈCLE DANS LES ENVIRONS DE CARPENTRAS

Claude Vallet

 

Dans le cadre de ce court article nous ne pourrons que brièvement évoquer les conditions de la scolarité dans notre région tout au long des deux siècles ayant précédés la Révolution française.

 

LE RECRUTEMENT DES MAÎTRES D'ÉCOLE

Sous l'Ancien Régime, l'enseignement n'était pas une affaire d’Etat, c'était une œuvre de charité livrée au hasard portée soit par l'Eglise, soit par des particuliers, soit par une communauté.

L'enseignement de la religion chrétienne y était obligatoire quels que fussent les enseignants de ces écoles.

Les régents, les précepteurs, les maîtres et maîtresses d'école de nos villes et villages de la plaine ou de la montagne n'obtinrent le titre d'instituteur qu'en 1795. Comme rares étaient les hommes (à l'exclusion des femmes) capables de juger des mérites d'un recteur d'école, il fallait s'en remettre au curé ou au recteur sortant, ou à la notoriété publique ou encore aux services antérieurs.

 

ORIGINES ET COMPÉTENCES

Par exemple à Gargas en Provence, le clergé fournissait la plupart du temps les régents et c'étaient les vicaires qui remplissaient la fonction pour un traitement toujours inférieur à soixante livres (chacune valant vingt sous). Mais d'une communauté à l'autre les salaires variaient beaucoup.

Quand il n'était pas membre du clergé, le choix des enseignants par la communauté était soumis à la ratification de l'évêque. Ils étaient ainsi soumis à la double autorité du curé et du premier magistrat municipal.

Comme le rapporte Jean Marchand, historien de l'école en Vaucluse « presque tous ces maîtres descendaient des hautes vallées des Alpes où la vie était si dure et les ressources si pauvres qu'on ne pouvait qu'y vivoter.

Ils venaient la plume sur l'oreille, s'ils enseignaient seulement la lecture et l'écriture et l'écritoire suspendue à la boutonnière de leur veste, vantant fort congrument leur capacité et leur zèle parfois même sachant séduire les magistrats communaux par leur faconde, de leur goût ou de leur capacité à chanter au lutrin... La plupart étaient légers de science autant que d'argent ». Ils étaient interrogés devant les notables de la communauté sur leur foi, sur la grammaire et l'arithmétique. Quelques-uns lisaient mal et écrivaient très peu.

Ils donnaient un enseignement saisonnier qui durait de six à huit mois entre Toussaint et Pâques en dehors de la période d'intense activité agricole où les enfants étaient mis à contribution (garder les troupeaux, semer, récolter...)

 

FONCTIONS

Le maître d'école était pauvre et l'auxiliaire du curé et des syndics et pouvait cumuler plusieurs fonctions : greffier (se souvenir du titre d'instituteur-secrétaire de mairie qui a existé jusqu'en 1990 dans les communautés rurales) et des fonctions plus subalternes qui nous déconcertent aujourd'hui telles que barbier, menuisier, garde-champêtre... Presque tous étaient sacristains et chantres et assistaient le prêtre dans les offices, étaient chargés de la conduite de l'horloge, sonnaient les cloches non seulement pour l'Angelus mais contre les orages !

En plus de son modeste salaire communal, une rétribution scolaire à la charge des parents peut compléter son revenu et dans quelques cas il est nourri par les familles des écoliers. Rares sont les communautés disposant d'un local affecté à l'école publique: une chambre pouvait même servir à la fois de salle de classe et de logement pour le maître ! Cependant quelques-unes faisaient des efforts pour affecter un local convenable ou construire un local d'école plus ou moins salubre, isolé des intempéries.

Il nous faudrait encore citer l'éducation des filles étroitement contrôlée par les congrégations religieuses et dirigée par les Ursulines ou les Visitandines, les matières enseignées, les méthodes d'enseignement « individuelles » où le « par cœur » dominait, la sévérité extrême des maîtres et des châtiments, la rusticité et l'austérité du mobilier scolaire.

 

CONCLUSION

L'enseignement primaire n'est donc pas une production du dix-neuvième siècle car bien avant 1789 et quelles que fussent leurs motivations, l'Église et tout autant les communautés d'habitants avaient compris l'utilité de l'instruction et fait des efforts méritoires pour entretenir des écoles et salarier les maîtres.

 

N.B. Il faudrait ajouter que l'école de cette période voulait effacer « les patois» et belle renaissance, nous avons maintenant trois classes bilingues français-provençal à l'école primaire de Mazan et plus de deux cents collégiens de provençal à Mazan et à Monteux sans compter ceux qui étudient le provençal au lycée.

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